jamais je n'aurais imaginé
jamais je n'aurais imaginé
qu'un jour je réapprendrai le verbe aimer
non pas à l'imparfait mais bien au présent
dans sa soudaineté,sa force,immensément
aucun avis de tempête et les feuilles dans les arbres sans tremblement
dans ma maison intérieure ce sentiment s'impose en maître
chassant la solitude par portes et fenêtres
ce n'est plus la noirceur de l'hiver mais la générosité d'un été éclatant
je n'étais plus que l'ombre de moi-même
comme un fantôme qui se traîne lamentablement
enchaîné dans ses doutes,ses peurs et renoncements
à l'automne de mon existence,heureuse soixantaine
dans l'aube naissante,tel un trois-mâts qui vient de lever l'ancre
je m'en vais ainsi,porté par les courants impétueux de la vie
source de joie et de bonheur qui jamais ne se tarit